Oméga-3 et Oméga-6 : l’équilibre essentiel entre bons gras et inflammation

Publié le 14 octobre 2025 à 10:16

Oméga-3 et Oméga-6 : quand l’équilibre des graisses détermine votre santé

Les graisses ne sont pas vos ennemies.
Elles sont au contraire de véritables messagères métaboliques : elles influencent vos hormones, votre inflammation, votre cerveau et même vos émotions.

Parmi elles, les oméga-3 et oméga-6 occupent une place essentielle — mais sont souvent mal compris… et surtout, profondément déséquilibrés dans l’alimentation moderne.

Un équilibre ancestral perdu

Nos ancêtres chasseurs-cueilleurs consommaient un rapport oméga-6 / oméga-3 proche de 2:1 ou 3:1.
Aujourd’hui, dans notre mode de vie occidental, ce rapport dépasse souvent 15 à 20:1.

Ce déséquilibre est au cœur de l’inflammation chronique silencieuse, un terrain qui favorise de nombreuses pathologies :
👉 douleurs articulaires, fatigue persistante, troubles de l’humeur, prise de poids, maladies auto-immunes, résistance à l’insuline, etc.

Les oméga-3 : les gardiens de l’équilibre

Les oméga-3 regroupent trois acides gras principaux :

  • ALA (acide alpha-linolénique) : d’origine végétale (lin, noix, chia, cameline)

  • EPA (acide eicosapentaénoïque) et DHA (docosahexaénoïque) : d’origine marine (poissons gras, krill, algues)

Leurs rôles essentiels

  • réguler la réponse inflammatoire via la production de résolvines et protectines,

  • soutenir le cerveau, la rétine et le système nerveux,

  • maintenir la fluidité des membranes cellulaires,

  • influencer la synthèse hormonale et la santé cardiovasculaire.

Dans les approches low carb, cétogène et anti-inflammatoire, les oméga-3 favorisent la flexibilité métabolique et limitent les effets pro-inflammatoires des graisses oxydées.

Les oméga-6 : nécessaires, mais souvent en excès

Les oméga-6 ne sont pas “mauvais”.
Ils sont eux aussi indispensables : l’acide linoléique (LA) et l’acide arachidonique (AA) participent à la réparation cellulaire, à l’immunité et à la coagulation.

Mais tout est question de dose et d’équilibre.
En excès, les oméga-6 stimulent la production de prostaglandines et leucotriènes pro-inflammatoires, surtout lorsque l’apport en oméga-3 est insuffisant.

Les principales sources modernes d’oméga-6

  • huiles végétales raffinées (tournesol, maïs, soja, pépins de raisin),

  • produits ultra-transformés et margarines,

  • viandes issues d’élevages intensifs (animaux nourris aux céréales riches en oméga-6).

Le problème ne vient donc pas des oméga-6, mais de leur excès associé à une carence en oméga-3.

L’inflammation : un jeu d’équilibre moléculaire

Les oméga-6 et oméga-3 utilisent les mêmes enzymes pour produire des molécules de signalisation appelées eicosanoïdes.
➡️ Lorsque les oméga-6 dominent, ces enzymes fabriquent davantage de médiateurs pro-inflammatoires.
➡️ En revanche, lorsque les oméga-3 sont suffisants, le corps produit des résolvines, molécules qui calment et résolvent l’inflammation.

Cet équilibre influence directement :

  • la douleur chronique,

  • la perméabilité intestinale,

  • la neuro-inflammation (cerveau, humeur, mémoire),

  • la sensibilité à l’insuline et la gestion du poids.

Comment retrouver l’équilibre ?

1️⃣ Réduire les excès d’oméga-6

  • évitez les huiles riches en oméga-6 (tournesol, maïs, soja, pépins de raisin),

  • cuisinez à base d’huile d’olive, de ghee ou d’huile de coco,

  • privilégiez les viandes et œufs issus d’animaux nourris naturellement et élevés en plein air.

2️⃣ Augmenter les apports en oméga-3

  • consommez 2 à 3 portions de poissons gras sauvages par semaine (sardines, maquereaux, harengs, saumon sauvage),

  • ajoutez une petite poignée de noix fraîches,

  • envisagez une supplémentation de qualité si nécessaire :
    → EPA + DHA issus d’huile de poisson ou d’algues (certifications IFOS, EPAX, Friend of the Sea),
    → toujours associée à de la vitamine E pour éviter l’oxydation.

⚠️ La fragilité des huiles riches en oméga-3 végétaux

(lin, cameline, colza, périlla…)

Ces huiles contiennent majoritairement de l’acide alpha-linolénique (ALA), un acide gras hautement polyinsaturé donc extrêmement instable.

Elles s’oxydent facilement sous l’effet :

  • de la chaleur (cuisson, exposition au soleil, pièce chaude),

  • de la lumière (bouteilles transparentes, vitrines éclairées),

  • de l’oxygène de l’air (bouchon mal refermé, stockage prolongé après ouverture).

Lorsqu’elles s’oxydent, elles produisent des aldéhydes, peroxydes et acides volatils : des composés pro-inflammatoires et parfois cytotoxiques.
Paradoxalement, ces huiles peuvent donc entretenir le stress oxydatif au lieu de le réduire.

Le type de production : un facteur déterminant

La plupart des huiles végétales industrielles (même “bio”) sont :

  • chauffées à haute température pour augmenter le rendement,

  • désodorisées et raffinées pour uniformiser goût et couleur,

  • stockées pendant plusieurs mois avant leur mise en bouteille.

Résultat : une huile déjà partiellement oxydée avant même d’arriver dans votre cuisine.
Même les versions “première pression à froid” restent fragiles si elles ne sont pas pressées localement, conditionnées dans une bouteille foncée et conservées au froid.

Bonnes pratiques si vous souhaitez en consommer

Si vous tenez à en utiliser ponctuellement (pour varier ou pour un léger apport en ALA) :

  • choisissez une huile artisanale, extra-vierge, pressée à froid, en bouteille foncée,

  • conservez-la au réfrigérateur,

  • utilisez-la uniquement à cru, dans les jours ou semaines suivant l’ouverture,

  • et ne la chauffez jamais.

Mais dans une démarche anti-inflammatoire et low carb durable, il est préférable de privilégier :
- les sources marines naturelles d’EPA et DHA (sardines, maquereaux, harengs, saumon sauvage, huile de poisson ou d’algues de qualité),
- les graisses stables à la chaleur (huile d’olive extra-vierge, ghee, beurre clarifié, huile de coco).

Ces graisses apportent stabilité, protection cellulaire et cohérence métabolique, sans risque d’oxydation lipidique.

3️⃣ Soutenir le terrain global

  • adoptez une alimentation anti-inflammatoire (low carb, riche en végétaux non raffinés, antioxydants et bons gras),

  • limitez le stress oxydatif, le sucre, l’alcool et le manque de sommeil,
    qui aggravent le déséquilibre lipidique.

En résumé

Les oméga-3 et oméga-6 ne sont ni “bons” ni “mauvais” : ils sont complémentaires.
Mais notre mode de vie moderne a rompu cet équilibre naturel, ouvrant la voie à l’inflammation chronique et aux troubles métaboliques.

Réduire les huiles industrielles, consommer du poisson sauvage, choisir des graisses naturelles et, au besoin, vous supplémenter intelligemment — voilà la base d’une alimentation vraiment régénérante.